Au cours d’une carrière cinématographique qui s’étend sur plus de trois décennies, Julianne Moore s’est imposée comme l’une des meilleures et des plus prolifiques actrices au monde. Des superproductions aux succès indépendants, des rôles principaux aux rôles secondaires, Moore s’est imposée comme l’une des grandes stars du grand écran, accumulant au passage de nombreuses récompenses, dont cinq nominations aux Oscars (et une victoire, pour Still Alice).

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Connue pour ses interprétations de femmes émotionnellement complexes, la stature de Moore ne montre aucun signe de déclin. À l’occasion du prochain film de Moore, Sharper, un thriller psychologique réalisé par Benjamin Caron, le moment semble idéal pour revenir sur les performances qui ont défini l’illustre carrière de Moore jusqu’à présent.

1 « La main qui secoue le berceau » (1992)

Après être apparue dans l’anthologie d’horreur Tales from the Darkside : The Movie, Julianne Moore a attiré l’attention du grand public dans La main qui secoue le berceau. Bien qu’il s’agisse d’un second rôle, le film connaît un grand succès et rapporte 140 millions de dollars au box-office. Mené par Rebecca De Mornay et Annabella Sciorra, le film suit une femme qui complote pour détruire la famille qu’elle croit responsable de la mort de son mari.

Les critiques ont salué la performance de Moore, Gene Siskel qualifiant son personnage de « beaucoup plus crédible » que les autres. Bien que le personnage soit quelque peu fade, une amie du couple protagoniste, Moore le rend vivant. Qu’il s’agisse de son tempérament froid ou même de sa façon de fumer une cigarette, dès le début, Moore se démarque à l’écran.

2 « Vanya sur la 42ème rue » (1994)

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Initié par André Gregory, Vanya sur la 42e rue a été longtemps en gestation. Ce qui n’était au départ qu’un groupe d’acteurs se réunissant volontairement pour mieux comprendre l’opus de Tchekhov, est finalement devenu l’un des films les plus acclamés de 1994. La version filmée de la pièce de Tchekhov a été adaptée par David Mamet et a été le dernier effort de réalisation de Louis Malle.

Aux côtés de Wallace Shawn et Larry Pine, collaborateurs de longue date de Malle et Gregory, Moore incarne Yelena, la jeune et belle seconde épouse. Moore se fait remarquer, avec ses cheveux roux brillants qui scintillent sur le fond sec. Décrit par Time Out comme « tout simplement exceptionnel », Vanya sur la 42e rue est l’un des rôles les plus captivants de Moore.

3 ‘Boogie Nights’ (1997)

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Demandez à quiconque était un fan de cinéma à la fin des années 90 et il se souviendra certainement de la première fois où il a vu Boogie Nights au cinéma. Avec Boogie Nights, le premier visionnage n’est jamais le dernier, car le film est l’un des plus faciles à revoir de tous les temps. Réalisé par Paul Thomas Anderson, cette comédie dramatique et tragique raconte l’ascension et la chute d’une future star du porno dans les années 1970 et 1980.

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Moore était déjà une star établie avant d’être engagée dans Boogie Nights. Cependant, le film allait propulser sa star vers une stratosphère encore plus grande, mettant en évidence sa vulnérabilité émotionnelle en tant qu’acteur. Qualifié de « merveilleux » par la critique Janet Maslin du New York Times, Boogie Nights lui vaut sa première nomination aux Oscars.

4 ‘The Big Lebowski’ (1998)

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The Big Lebowski a dépassé la notion de film culte et a désormais cimenté son statut de film déterminant des années 1990. Comédie policière loufoque qui a reçu un accueil tiède à sa sortie, le film a été inscrit au National Film Registry en 2014. L’intrigue tourne autour d’un fainéant qui se retrouve impliqué dans un mystère élaboré après une erreur d’identité.

Le film a permis à Julianne Moore de revenir à ses racines en tant qu’actrice de caractère, en jouant le rôle de l’artiste excentrique Maude Lebowski, inspirée des artistes Carolee Schneemann et Yoko Ono. Ce qui semblait être un choix amusant mais insignifiant pour Moore, The Big Lebowski est devenu l’un de ses films les plus durables.

5 « Un mari idéal » (1999)

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L’un des projets les plus sous-estimés de Julianne Moore, Un mari idéal est une adaptation sans faille de la pièce d’Oscar Wilde. Avec un casting exceptionnel qui est en pleine ou au bord de la célébrité, le film met en vedette Moore aux côtés de Rupert Everett, Cate Blanchett et Minnie Driver, et s’articule autour d’un bureaucrate dont la vie se complique après l’arrivée d’une vieille connaissance.

Moore est à la fois radieuse et glaciale dans son interprétation de l’antagoniste victorienne du film, ses dents pointues étant compensées par son air génial. An Ideal Husband offre une facette de Moore qu’on ne voit pas souvent, celle du détachement. Nominée pour un Golden Satellite Award et un Golden Globe pour sa performance, Moore devrait peut-être revenir plus souvent à des rôles comme celui-ci.

6 ‘Magnolia’ (1999)

Julianne Moore dans le rôle de Linda dans Magnolia (1999)Image via New Line Cinema

Avec Magnolia, Moore a prouvé une fois de plus qu’elle pouvait non seulement se distinguer en tant qu’actrice principale mais aussi au sein d’un ensemble. Comme elle l’avait fait avec Short Cuts, réalisé par Robert Altman, le mentor de Paul Thomas Anderson, Moore est une pièce maîtresse du puzzle Magnolia d’Anderson. Le film est une mosaïque tragique de divers personnages confrontés au deuil et à la perte dans la vallée de San Fernando.

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Après avoir travaillé avec elle sur Boogie Nights, Anderson a écrit le rôle de Linda Partridge spécialement pour Moore. Le film, qui lui permet de jouer un rôle important, culminant dans un climax hystérique dans une pharmacie, lui vaudra le National Board of Review Award de la meilleure actrice dans un second rôle. Anderson a déclaré que son but était de « voir (Moore) exploser », et dans Magnolia, c’est exactement ce qu’elle a fait.

7 « Loin du paradis » (2002)

Julianne Moore dans le rôle de Cathy Whitaker dans Loin du paradis.Image via Focus Features

N’importe quelle collaboration entre Julianne Moore et le réalisateur Todd Haynes pourrait facilement être considérée comme l’une de ses meilleures œuvres, mais Loin du paradis marque l’apogée de leur tandem. Le film, qui raconte l’histoire d’une femme au foyer de la banlieue des années 1950 dont la vie commence à s’effondrer, n’a fait que gagner en réputation depuis sa sortie, The Guardian l’ayant désigné comme le 13e meilleur film du 21e siècle.

Le film a valu à Moore sa deuxième nomination pour le prix de la meilleure actrice aux Oscars et, avec The Hours, sa deuxième de l’année, devenant ainsi la neuvième actrice à obtenir ce prix. La performance de Moore a été universellement saluée, Manohla Dargis du Los Angeles Times allant jusqu’à dire que « ce que Moore fait avec son rôle est tellement au-delà des paramètres de ce que nous appelons un grand jeu d’acteur que cela défie presque toute catégorisation. »

8 ‘Children of Men’ (2006)

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Autre ajout louangé à la filmographie de Julianne Moore, Children of Men est un thriller dystopique inhabituellement réfléchi. Considéré par de nombreux critiques comme l’un des meilleurs films de 2006, d’autres, comme Peter Travers, l’ont qualifié de l’un des meilleurs films des années 2000. Réalisé par Alfonso Cuarón, le film met en scène un homme ordinaire qui doit protéger la première femme à tomber enceinte en 18 ans.

Bien qu’il s’agisse d’un second rôle, le rôle de Moore fait partie intégrante du film. Cuarón a cité Moore comme une collègue agréable sur le film, déclarant que « c’est tellement agréable de travailler avec elle ». Avec Children of Men, Moore prouve que son instinct est sans égal lorsqu’il s’agit de choisir des projets passionnants auxquels se consacrer.

9 ‘The Kids Are All Right’ (2010)

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Une comédie dramatique observatrice et bienveillante avec un peu de mordant, peu de films de 2010 ont été plus acclamés que The Kids Are All Right. Préparé dès 2004, le film a pris de l’ampleur après l’arrivée de plusieurs acteurs de renom. Nommé pour le meilleur film aux Oscars, le film raconte l’histoire d’un couple de lesbiennes dont les enfants adolescents retrouvent leur donneur de sperme.

L’approche naturaliste de Julianne Moore et son habileté à la fois pour la comédie et le drame brillent dans un rôle qui a été écrit pour elle, un thème que l’on retrouve tout au long de sa carrière. Le film présente un jeu d’acteur phénoménal, le rôle de Moore ne faisant pas exception. Nominée pour un BAFTA et un Golden Globe, la critique Betsy Sharkey note que Moore « joue chaque note à la perfection » dans ce qui est un film vif et chaleureux.

10 « Maps to the Stars » (2014)

Julianne Moore dans le rôle de Havana Segrand dépitée dans la cuisine dans Maps to the Stars.Image via Focus World

Maps to the Stars prouve que Julianne Moore est prête à repousser ses limites émotionnelles lorsqu’il s’agit d’un rôle. Écrit par Bruce Wagner, connu pour sa sombre projection d’Hollywood, le film présente des similitudes avec d’autres films hollywoodiens apocalyptiques comme Le jour des sauterelles. Réalisé par David Cronenberg, le film suit plusieurs personnages de l’industrie du divertissement qui commentent sa chute.

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Décrite comme « intrépide » par le critique de Variety Peter DeBruge, Moore est devenue la deuxième actrice à remporter le prix de la meilleure actrice aux « trois grands » festivals du film, à savoir Berlin, Venise et Cannes. Dans ce film, qui est aussi grotesque et sadique que les satires peuvent l’être, Moore supporte tout dans ce qui est peut-être sa performance la plus intacte depuis Boogie Nights.

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