Les règles sont faites pour être transgressées. Cette règle s’applique certainement à tout être humain vivant, mais peut-être encore plus aux artistes, en particulier aux cinéastes. Tout au long de l’histoire du cinéma, de nombreux cinéastes ont expérimenté des films et contourné les règles de ce que devrait être le cinéma. Bien sûr, certains ont mal fait leurs films, et d’autres ont ravi leur public.

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Qu’est-ce qu’un film expérimental ? Ce sont des approches avant-gardistes et non conventionnelles de la narration, de la structure et du style visuel d’un film. Des films tels que Enter the Void, The Holy Mountain et The Discreet Charm of the Bourgeoisie sont des films expérimentaux qui ont défié le cinéma conventionnel et ce que le public est prêt à accepter comme divertissement ou expérience.

1 « Upstream Color » (2013)

Upstream Color est écrit, réalisé, produit par Shane Carruth et met en vedette Shane Carruth. Le film raconte l’histoire de deux personnes, Jeff (Shane Carruth) et Kris (Amy Seimetz), dont la vie et le comportement sont affectés à leur insu par un parasite. Le parasite a un cycle de vie en trois étapes qui passe des humains aux porcs puis aux orchidées. À chaque étape du cycle de vie, le parasite réagit différemment, ce qui, à son tour, affecte également les comportements de ses victimes, et dans ce cas, Kris et Jeff.

Comme beaucoup de films expérimentaux, celui-ci a toujours été sujet à interprétation. Dans plusieurs interviews, Carruth a mentionné que le film traite de l’identité : « à savoir si nous contrôlons notre identité ou si notre identité nous contrôle. »

2 ‘Holy Motors’ (2012)

Holy Motors 1-1

Par où commencer ? Holy Motors suit le chauffeur Céline (Edith Scab) et Monsieur Oscar (Denis Lavant), apparemment un acteur, qui monte dans une limousine avec une loge remplie de costumes et d’accessoires. La première « performance » de Monsieur Oscar est une mendiante qui erre sur le pont de Paris ; puis un gangster ; un père de famille ; un homme aux cheveux roux qui vit dans les égouts ; un riche banquier ; « Monsieur Vogan » ; un homme dont la famille est composée de chimpanzés.

Et bien que Holy Motors ait été acclamé par la critique et ait reçu de nombreux éloges de la part de nombreux critiques et cinéastes, beaucoup s’interrogent encore sur la véritable signification du film. Pourquoi un homme se déguise-t-il en différents personnages, en une seule journée ?

3 ‘Enter the Void’ (2009)

Enter the Void

Enter the Void est un film raconté du point de vue d’un jeune dealer et toxicomane américain, Oscar (Nathaniel Brown), qui vit dans un appartement à Tokyo avec sa sœur, Linda (Paz de la Huerta), qui travaille comme strip-teaseuse. Une fois qu’Oscar a plongé dans un trip hallucinogène, son ami Victor (Olly Alexander) l’invite à dealer au bar « The Void », mais une fois sur place, une descente de police lui coûte la vie.

Après sa mort, Oscar est ressuscité sous la forme de son esprit, et c’est là que commence le véritable voyage : un voyage psychédélique du passé, du présent et du futur d’Oscar. Le film, qui a été présenté en première au Festival de Cannes 2009, a souvent été loué pour ses couleurs et ses images.

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4  » Eraserhead  » (1977)

Eraserhead

Écrit et réalisé par le cinéaste David Lynch, Eraserhead est un film d’horreur surréaliste en noir et blanc qui suit un ouvrier d’usine, Henry Spencer (Jack Nance), qui découvre que sa petite amie, Mary X (Charlotte Stewart), est enceinte. Cependant, leur nouveau-né apparaît comme une créature inhumaine, de type reptilien, qui refuse d’arrêter de gémir. Comme les choses ne pouvaient pas empirer avec le bébé, Henry a des visions d’autres personnages, tels que l’Homme de la Planète (Jack Fisk) et la Dame du Radiateur (Laurel Near), qui le troublent encore plus.

Eraserhead n’est pas un film d’horreur conventionnel mais plutôt une métaphore extrême sur la peur d’être parent, par exemple en utilisant le « bébé » comme une créature terrifiante qui pleure sans cesse et des visions bizarres dues peut-être au manque de sommeil d’un parent. Le film a souvent été loué pour sa musique et sa conception sonore (également réalisées par Lynch) : Nathan Lee du Village Voice a écrit : « …voir le film ne veut rien dire – il faut aussi l’entendre ».

5 ‘Mirror’ (1975)

Miroir

Mirror (ou Le Miroir) est un film russe de 1975 d’Andrei Tarkovsky. Il est raconté dans une structure narrative non linéaire avec des événements basés sur la vie de Tarkovsky, consistant en des rêves et des flashbacks de la vie d’avant-guerre, de la guerre et de l’après-guerre. Dans le film, Andrei Tarkovsky est représenté par Alexei (Ignat Daniltsev), un homme mourant de 40 ans qui partage les souvenirs de sa vie, comme le divorce de ses parents et les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale, avec sa femme (Margarita Terekhova) et ses enfants.

Le film intègre des poèmes écrits et lus par le père réel de Tarkovsky, Arseny Tarkovsky, et met en scène sa femme, Larisa Tarkovskaya, et sa mère, Maria Vishnyakova. Outre la narration non linéaire, la cinématographie du film, qui glisse entre le noir et blanc, la couleur et le sépia, contribue à ce que Tarkovski voulait dépeindre : le flux de conscience d’un homme.

6 ‘Céline et Julie font du bateau’ (1974)

Céline et Julie font du bateau

Céline et Julie vont en bateau est un film français qui raconte l’histoire d’amitié de deux jeunes filles, Céline (Juliet Berto), magicienne de théâtre, et Julie (Dominique Labourier), bibliothécaire, qui emménagent ensemble et se lancent dans une nouvelle aventure impliquant un bonbon inducteur, une maison hantée et un mélodrame avec meurtre et mystère.

Dans ce film, tout est permis. C’est ce principe qui pousse le film à être aussi inventif et expérimental qu’il peut l’être. Céline et Julie vont en bateau combine des éléments de magie et de rêve où les personnages partagent des possibilités infinies de plaisir, d’aventures et de mondes parallèles.

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7 ‘La Montagne sacrée’ (1973)

La montagne sacrée

La Montagne sacrée est un film surréaliste mexicain écrit, réalisé, produit, coédité, co-scénarisé et interprété par Alejandro Jodorowsky. Ce film est presque trop surréaliste pour être vrai : un alchimiste (Alejandro Jodorowsky) et son apprenti, le voleur (Horacio Salinas), rencontrent sept personnes puissantes qui sont chacune présentées comme la personnification d’une planète du système solaire.

Vénus est un fabricant de cosmétiques ; Mars est un fabricant d’armes ; Jupiter est un marchand d’art millionnaire ; Saturne est un fabricant de jouets de guerre ; Uranus est un conseiller financier politique ; Neptune est un chef de police ; Pluton est un architecte. Ensemble, ces sept personnes, l’alchimiste et son apprenti forment un groupe de neuf personnes qui cherchent la montagne sacrée, où ils espèrent atteindre l’illumination et l’immortalité.

8 ‘Le charme discret de la bourgeoisie’ (1972)

Le charme discret de la Bourgeoisie

Le Charme discret de la bourgeoisie est un film surréaliste français de Jean-Claude Carrière qui suit six personnes de la classe moyenne supérieure et leurs tentatives répétées et ratées de prendre un repas ensemble. Chaque interruption devient de plus en plus surréaliste à mesure que le film progresse. Et tandis que les situations deviennent plus bizarres et complexes, il devient plus clair que ces situations sont des rêves, dans des rêves, dans des rêves.

Le film transmet ce que représentent les gens de la classe moyenne : « Le dîner est le rituel social central des classes moyennes, une façon d’afficher la richesse et les bonnes manières. Il offre également la commodité d’avoir quelque chose à faire (manger) et quelque chose à raconter (la nourriture), et c’est un grand soulagement puisque tant de bourgeois n’ont pas grand-chose à raconter, et il y a un grand nombre de choses qu’ils espèrent ne pas voir mentionnées. »

9 ‘Persona’ (1966)

Persona

Persona est un drame psychologique suédois écrit et réalisé par le regretté cinéaste Ingmar Bergman. Le film suit la relation entre deux femmes : une actrice, Elisabet Vogler (Liv Ullmann), qui cesse soudainement de parler, et Alma (Bibi Andersson), la jeune infirmière qui s’occupe d’Elisabet dans le chalet de bord de mer où elles espèrent qu’elle se rétablira. Alors qu’Alma devient la confidente d’Elisabet, elle commence à avoir du mal à se distinguer d’elle – comme si leurs identités ne faisaient qu’un.

L’exploration par le film de la folie, de la dualité et de l’identité personnelle est décrite comme une réflexion de la théorie jungienne de la persona, où l’homosexualité, la maternité, l’avortement et d’autres sujets peuvent être abordés. Persona est comme un livre ouvert où chaque public a une interprétation différente du film, ainsi, selon les mots de l’historien du cinéma Peter Cowie, « Tout ce que l’on dit sur Persona peut être contredit ; le contraire sera également vrai. »

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10  » L’année dernière à Marienbad  » (1961)

L'année dernière à Marienbad

Dans un hôtel baroque rempli de mondains fortunés portant des tenues signées Chanel (oui, Coco Chanel a dessiné les costumes du film), Last Year at Marienbad (L’Année dernière à Marienbad) suit un homme (Giorgio Albertazzi) qui tente de convaincre une femme (Delphine Seyrig) qu’ils se sont rencontrés dans une station balnéaire l’année précédente et qu’ils ont eu une relation amoureuse. Cependant, la femme répond qu’elle n’est jamais allée à cet endroit, et encore moins qu’elle l’a rencontré. Au fur et à mesure que le film avance, la femme est persuadée qu’ils ne se sont jamais rencontrés, mais l’homme devient de plus en plus convaincant.

Le film est comme un puzzle inachevé : il vous présente un problème mais ne se résout jamais. Qui dit la vérité ? Se sont-ils rencontrés auparavant, ou l’homme est-il simplement un joueur de génie et un fou ? C’est au public de décider ce qu’il en fait.

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