David Cronenberg est largement connu comme le maître de l’horreur corporelle. Tout au long de sa longue et célèbre carrière, Cronenberg a exploré de nombreuses questions cruciales et stigmates de la condition humaine à travers le prisme de l’horreur, en se concentrant sur la façon dont l’horreur corporelle peut illustrer les dangers qui se cachent sous le corps.

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Par extension, les films de Cronenberg ne sont pas faciles à regarder. En fait, ils sont souvent assez dérangeants et inconfortables, le réalisateur faisant de son mieux pour provoquer son public. Cependant, quelques exemples pointus vont plus loin dans le choc et l’incitation, que ce soit à cause de leur narration bizarre, de leurs images dérangeantes ou d’une combinaison malsaine des deux.

10 « Cosmopolis » (2012)

Robert Pattinson joue dans le drame Cosmopolis de Cronenberg en 2012, aux côtés de Juliette Binoche, Sarah Gadon et Paul Giamatti. Pattinson joue le rôle d’Eric, un milliardaire de 28 ans qui voit sa vie personnelle et financière s’effondrer alors qu’il traverse Manhattan en limousine.

Plus qu’un film de Cronenberg, Cosmopolis est un film de réflexion sur les 1%, mais il correspond parfaitement à la sensibilité du réalisateur. Porté par l’interprétation spectaculaire de Pattinson, Cosmopolis est une exploration clinique et détachée de la richesse, un exercice fluide et précis sur la froideur, le pouvoir et ceux qui le détiennent.

9 « A History of Violence » (2005)

Edie et Tom Stall regardent dans la même direction dans A History of Violence.

Viggo Mortensen livre sans doute son meilleur travail à l’écran dans l’impitoyable thriller A History of Violence (2005) de Cronenberg. L’intrigue est centrée sur Tom, le propriétaire d’un petit restaurant dont le passé le rattrape après qu’il ait réussi à déjouer une tentative de vol.

Tendu, brutal et spectaculaire, A History of Violence est l’un des meilleurs efforts de Cronenberg, si ce n’est son meilleur. Avec l’aide d’un casting exceptionnel, dont la sous-estimée Maria Bello, Ed Harris et William Hurt, Mortensen fonce tête baissée dans le bassin de folie et de violence de Cronenberg, et dans la relation de l’humanité avec ces deux éléments. Ce qui manque à A History of Violence en termes de bizarrerie, il le compense en termes de précision et d’audace, donnant naissance à l’un des projets les plus astucieux et les plus marquants de Cronenberg.

8 « Crimes du futur » (2022)

Timlin s'agenouille pour parler à Caprice et Saul dans Crimes of the Future.Image via Neon

Dans son dernier film, Crimes of the Future, Cronenberg retrouve Mortensen. Accompagné de Léa Seydoux et de la candidate aux Oscars Kristen Stewart, Mortensen incarne un artiste d’avant-garde qui se fait opérer sur scène dans un monde où l’humanité n’a plus à souffrir de la douleur ou de la maladie.

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Crimes of the Future est le retour de Cronenberg sur ses anciens terrains de jeu. Audacieux mais pas particulièrement innovant, le film revisite des concepts familiers des œuvres précédentes du réalisateur pour livrer un thriller efficace et bien construit. La distribution est excellente et Cronenberg est toujours aussi sûr de lui, mêlant les thèmes lourds de Crimes of the Future à l’exploitation classique que l’on attend de ses films d’horreur.

7 « La mouche » (1986)

Seth Brundle se transforme en insecte hybride dans

Jeff Goldblum et Geena Davis jouent dans le chef-d’œuvre de science-fiction de Cronenberg, La mouche. Le film raconte l’histoire de Seth Brundle, un scientifique brillant mais obsessionnel qui se transforme en un hybride humain/mouche après une expérience dangereuse qui a mal tourné.

Grotesque mais fascinant, La Mouche est un mélange presque parfait de l’horreur corporelle de Cronenberg et des thèmes classiques de la science-fiction. Il n’est pas étonnant qu’il s’agisse du film le plus « commercial » de Cronenberg ; La Mouche est un film d’horreur de science-fiction bien fait, rehaussé par la brillante performance de Goldblum et par un maquillage si réaliste qu’il fera tourner la tête au public, dégoûté.

6 « Dead Ringers » (1988)

Dead-RIngers-MovieImage Via 20th Century Fox

Très librement inspiré de l’histoire réelle des jumeaux Marcus, Dead Ringers met en scène Jeremy Irons, lauréat d’un Oscar, dans le rôle des jumeaux identiques Elliot et Beverly Mantle. Lothario notoire, Elliot a de nombreuses liaisons avec des femmes, qu’il transmet à Beverly une fois qu’il s’en est lassé. Cependant, lorsque Beverly devient obsédée par l’une d’entre elles, sa santé mentale s’effondre.

Peu d’acteurs incarnent aussi parfaitement l’inquiétude que Jeremy Irons, et Dead Ringers le prouve. L’acteur livre l’une de ses performances les plus troublantes dans ce thriller tout aussi effrayant. Le résultat est un cauchemar vivant de femmes mutantes et d’hommes effrayants qui se classe parmi les films les plus frappants et les plus désagréables de Cronenberg.

5 « Scanners » (1981)

Un homme aux yeux blancs dans ScannersImage via Manson International

Le classique de science-fiction Scanners de Cronenberg se déroule dans un monde où de puissants médiums, ou « scanners », sont pourchassés par ConSec, une puissante société d’armement. L’intrigue est centrée sur Darryl, un scanner qui fait la guerre à ConSec, et Cameron, le scanner envoyé pour abattre Darryl.

Scanners est un triomphe de la science-fiction. Subversif et totalement inoubliable, le film interpelle le public, le tient en haleine grâce à son langage visuel imposant et à ses sous-entendus politiques subtils. Et bien qu’il ne fonctionne pas tout à fait comme un mystère, Scanners excelle en tant que thriller politique et d’horreur et constitue une entrée fracassante dans le panthéon des chefs-d’œuvre de science-fiction des années 80.

4 « Crash » (1996)

James et Catherine allongés sur l'herbe dans Crash.

Il n’est pas exagéré de dire que Crash est le film le plus controversé de Cronenberg. James Spader incarne James Ballard, un homme qui s’intéresse à une sous-culture de victimes excitées par les courses-poursuites. Séduit par cette dynamique, il s’implique de plus en plus auprès d’eux alors qu’il tente de raviver sa vie sexuelle avec sa femme.

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Cronenberg opte pour une approche détachée de Crash, présentant les scènes explicites du film avec un manque de style et de dynamisme distinctif. Le résultat est un film qui interpelle le spectateur pour ses tendances voyeuristes et une critique acerbe et cinglante de l’obsession de la société à glamouriser et sexualiser le danger. Crash n’est pas précisément bizarre, mais il est choquant, trompeur et hypnotique, ce qui correspond à la marque des films de Cronenberg qui ne s’adressent pas à tout le monde.

3 « Exitenz » (1999)

Ted pointe son arme sur quelqu'un sous le regard d'Allegra dans Existenz.

La toujours fiable Jennifer Jason Leigh joue dans Existenz, le film de science-fiction sous-estimé de Cronenberg. Elle incarne Allegra, une conceptrice de jeux vidéo qui est la cible d’assassins alors qu’elle joue au jeu de réalité virtuelle qu’elle a créé. Jude Law incarne Ted, un homme d’affaires qui devient le compagnon inattendu d’Allegra.

Faute d’un meilleur mot, Existenz est dégueulasse. Se délectant de ses images grotesques, le film ajoute une touche d’horreur corporelle à sa prémisse de science-fiction classique, créant ainsi l’une des entrées les plus distinctives et les plus mémorables du genre dans les années 90. Existenz est plein de rebondissements et d’éléments d’espionnage, mais ses thèmes biologiques sont bien plus intrigants.

2 « The Brood » (1979)

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Au panthéon des films d’horreur choquants et dérangeants, le classique de 1979 de Cronenberg, The Brood, règne en maître. L’intrigue est centrée sur un psychiatre dérangé qui mène une thérapie dangereuse sur une femme divorcée souffrant de graves problèmes de santé mentale et qui se bat pour obtenir la garde de son enfant.

Dérangeant, grotesque, choquant et sauvage, The Brood est vraiment unique en son genre. Explorant les questions de la maternité, de l’éducation des enfants et de l’héritage, The Brood est la quintessence de Cronenberg, mêlant horreur et exploitation pour livrer un film étonnamment stimulant qui ne sacrifie jamais la résonance thématique, malgré l’abondance de sensations fortes.

1 « Le déjeuner nu » (1991)

Un homme et une créature bizarre assis l'un à côté de l'autre et fumant dans

Il y a des films bizarres, et puis il y a Naked Lunch. Le classique de science-fiction surréaliste de Cronenberg met en scène Peter Weller dans le rôle de William Lee, un exterminateur qui devient dépendant de la substance utilisée pour tuer les insectes. Après avoir accidentellement tué sa femme, interprétée par la puissante Judy Davis, Lee s’enfuit et se retrouve impliqué dans une conspiration gouvernementale massive orchestrée par des insectes.

Pour le dire simplement, Naked Lunch est complètement fou. Bizarre mais addictif, le film est une collection des images les plus grossières de Cronenberg qui n’ont que rarement un sens. Cronenberg est à son apogée, créant une ode à l’écriture remplie d’humour noir, de thèmes surréalistes et d’images si dérangeantes qu’elles donnent du fil à retordre à Eraserhead.

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