La lauréate d’un Oscar Julianne Moore est apparue pour la première fois à l’écran en 1984, dans le feuilleton The Edge of Night. Elle a ensuite obtenu un rôle récurrent dans un autre feuilleton intitulé As The World Turns, pour lequel elle a remporté un Primetime Emmy Award. Son premier rôle au cinéma est dans Tales From The Darkside : The Movie, mais c’est son rôle dans le film The Hand That Rocks The Cradle (1992) qui a véritablement propulsé sa carrière cinématographique vers de nouveaux sommets. Son œuvre s’étend sur de nombreux genres et ses personnages vont de la maîtresse à la femme au foyer, en passant par tous les genres intermédiaires. Alors que la première de son dernier film When You Finish Saving The World est prévue pour le 20 janvier, c’est le moment idéal pour se remémorer certaines de ses meilleures et plus remarquables performances.

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Vagues d’ambre dans Boogie Nights (1997)

Image via New Line Cinema

Boogie Nights est une chronique de l’ascension de l’acteur pornographique Dirk Diggler (Mark Wahlberg) dans les années 1970 jusqu’à sa chute dans les années 1980. Moore joue le rôle d’Amber Waves, un autre acteur de l’industrie, qui est présenté au début du film. Malgré les thèmes érotiques évidents du film, il y a un côté familial intense qui transparaît de manière grinçante et étonnante, notamment grâce à la performance de Moore. Elle fait preuve d’un dévouement intense pour son rôle et fait d’Amber un personnage vraiment sympathique et attachant pour lequel on ne peut s’empêcher d’éprouver de la compassion alors qu’elle s’enfonce de plus en plus dans ses malheurs personnels. C’est ce rôle qui a attiré l’attention de l’Académie pour la première fois et a valu à Moore une nomination pour le meilleur second rôle féminin et a consolidé son statut de star à Hollywood.

Sarah Miles dans La fin de la liaison (1999)

The End of The Affair a valu à Moore une nomination aux Oscars dans la catégorie meilleure actrice. Elle y joue le rôle de Sarah Miles, une femme au foyer malheureuse qui est entraînée dans une liaison et qui doit faire face à une crise de foi. Son interprétation du rôle est stupéfiante et constitue un point fort de sa carrière déjà impressionnante. Le film a reçu de nombreux éloges de la critique, la plupart dirigés vers la performance de Moore.

Cathy Whitaker dans Loin du paradis (2002)

Julianne Moore dans le rôle de Cathy Whitaker dans Loin du paradis.Image via Focus Features

Far From Heaven raconte l’histoire de Cathy Whitaker, une femme au foyer des années 1950 dont la vie autrefois parfaite commence à s’effondrer sous ses yeux. Après avoir découvert que son mari avait une liaison avec un homme, elle cherche du réconfort auprès de son jardinier afro-américain. Le film aborde les thèmes lourds de la race et de l’orientation sexuelle, qui étaient des sujets controversés et tabous à l’époque. Le portrait de Moore est poétique, un arc magnifique et émotionnel qui est souvent considéré comme la meilleure performance de sa carrière. Il lui a également valu une deuxième nomination pour le titre de meilleure actrice.

Laura Brown dans The Hours (2002)

Julianne Moore dans le rôle de Laura Brown faisant signe de la main dans The HoursImage via Paramount Pictures

The Hours suit trois générations de femmes dont les vies sont liées par leurs lectures personnelles de Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Aux côtés de Meryl Streep, Nicole Kidman et Ed Harris, Moore incarne avec brio Laura Brown, une femme enceinte au foyer dont le mariage est malheureux et qui est aux prises avec la culpabilité et des pensées suicidaires dues à son incapacité à trouver le bonheur. Ce rôle lui a valu sa troisième nomination aux Oscars (et sa deuxième de la soirée lors de la 75e cérémonie des Oscars, après celle de la meilleure actrice pour Loin du paradis) pour le meilleur second rôle féminin, et a également démontré sa capacité à jouer des personnages profondément complexes et troublés.

Alice Howland dans Still Alice (2014)

Still Alice est le film qui a finalement permis à Julianne Moore d’obtenir son oscar tant mérité, et pour de bonnes raisons. Moore joue le rôle d’Alice Howland, une professeure de linguistique à Harvard à qui l’on diagnostique un Alzheimer précoce. Moore a passé des mois à étudier pour ce rôle, et cela se voit. Sa performance est brute, authentique et d’une beauté dévastatrice. C’est un rôle exceptionnel pour Moore, qui se classe à juste titre parmi ses meilleurs.

Maude Lebowski dans The Big Lebowski (1998)

Julianne Moore dans le rôle de Maude Lebowski avec deux autres personnes dans The Big Lebowski.Image via Gramercy Pictures

Bien qu’il n’ait pas été un succès à l’époque de sa sortie, The Big Lebowski est devenu un classique culte, et le rôle de Maude Lebowski joué par Moore est un élément inoubliable du film. Maude est une artiste et une féministe excentrique et passionnée qui crée ses tableaux en volant au-dessus de la pièce dans un harnais et en faisant couler de la peinture sur son passage. Moore incarne parfaitement le rôle, prenant un personnage très sérieux et l’interprétant avec une telle intensité que l’on ne peut s’empêcher de rire un peu.

Linda dans Magnolia (1999)

Julianne Moore dans le rôle de Linda dans Magnolia (1999)Image via New Line Cinema

Magnolia réunit Moore avec son réalisateur de Boogie Nights, Paul Thomas Anderson, et plusieurs de ses co-stars, en raison de l’ensemble des stars du film. Moore joue le rôle de Linda, une femme qui s’est mariée pour l’argent mais qui tombe lentement amoureuse de son mari pour la première fois alors qu’il est allongé sur son lit de mort. Le rôle a été écrit pour Moore, ce qui rend sa performance d’autant plus parfaite. Moore a une capacité spectaculaire à transformer des personnages peu sympathiques ou moralement bons en personnages compatissants, complexes et étoffés pour lesquels on ne peut s’empêcher de ressentir quelque chose, même si c’est minime.

Havana Segrand dans Maps To the Stars (2014)

Maps To The Stars est un regard sombre sur Hollywood et Moore y joue le rôle de Havana Segrand — une actrice délabrée qui est tourmentée par des visions de sa défunte mère. Le film, réalisé par David Cronenberg, est un regard obsédant sur les effets de la célébrité sur certains. Le personnage de Moore est une personne détachée, une épave, et sans surprise, elle joue le rôle tout en lui donnant une part d’humanité pitoyable qui la rend encore plus tragique.

Emily dans Crazy Stupid Love (2011)

Julianne Moore et Steve Carell dans Amour fou et stupideImage via Warner Bros.

Moore a endossé le rôle d’Emily, la femme de Cal (Steve Carrell), désormais séparée de lui, dans cette comédie romantique de 2011. Bien que son rôle ne soit pas énorme, elle est toujours une présence charmante dans le casting de stars. Elle et Carrell forment un excellent duo à l’écran et travaillent bien l’un avec l’autre, et ils apportent tous deux une douceur supplémentaire à une intrigue relativement simple. C’est aussi une jolie juxtaposition par rapport aux rôles plus dramatiques pour lesquels Moore avait opté auparavant. Et puis, qui n’aime pas une bonne comédie romantique ?

Carol dans Safe (1995)

Julianne Moore dans Coffre-fortImage via Sony Pictures Classics

Dans Safe, Moore joue le rôle d’une femme au foyer qui commence à montrer des signes de sensibilité chimique multiple (MCS). Saignant du nez à cause des produits chimiques lors d’une permanente, et toussant de façon incontrôlable en sentant les gaz d’échappement d’une voiture, le personnage de Moore, Carol, commence à réaliser qu’elle est « allergique » à son environnement. Pire encore, ses médecins ne savent pas comment l’aider. Moore dresse un portrait brutal de la solitude, de l’isolement et de l’effondrement de la psyché d’une femme dont la vie autrefois normale devient une vie à laquelle elle peut difficilement survivre.

Jules dans The Kids Are Alright (2010)

The Kids Are Alright suit Nicole (Annette Bening) et Jules (Moore) Allgood, un couple homosexuel élevant deux adolescents qui décident de rechercher leur père biologique Paul (Mark Ruffalo). Jules, qui se sent sous-estimée dans son mariage, entame une liaison avec Paul, ce qui donne le coup d’envoi de l’arc dramatique du film, qui le place sur cette liste. Moore équilibre de manière experte les émotions contradictoires de Jules, entre la partie d’elle qui aime tant sa femme et celle qui a besoin de plus d’affection et d’attention. Sa performance donne à cette comédie apparemment insolente une tonne de cœur et d’émotion, ce qui est inattendu mais ne fait que rehausser ce film déjà excellent.

Gloria dans Gloria Bell (2018)

Julianne Moore allongée avec d'autres femmes, riant dans Gloria Bell.Image via A24

Sebastián Lelio a choisi de faire un remake de son film chilien-espagnol (cette version s’intitule simplement Gloria) et, ce faisant, nous a offert une autre superbe performance de Julianne Moore. Moore joue le rôle de Gloria, une femme d’âge mûr récemment divorcée, qui passe ses nuits à fréquenter les clubs et à danser pour oublier ses soucis. Le film explore les relations amoureuses entre personnes d’âge mûr et les difficultés qu’elles rencontrent, surtout après un divorce, et Moore offre une performance magnifique et courageuse. Dans une industrie où les actrices d’âge mûr ont du mal à trouver des rôles de fond, il est tout à fait satisfaisant de voir Moore (qui avait 58 ans à l’époque) au cœur de ce film – et dans un rôle aussi gratifiant et poignant.